Professeur Jambe de Bois dans "Une expédition dans la jungle"

Jambe de Bois embarque tout le monde sur une pirogue qui fuit de partout. Les enfants se plaignent mais cela fait partie de l’expédition. « Il y a un seau pour chacun de vous », annonce le vieux Professeur. « Si vous vous y prenez bien, une rame dans une main, le seau dans l’autre, on arrivera peut-être sur l’île du Diable avant de se noyer ». L’île du Diable ! Les enfants, même les plus courageux, hésitent à s’avancer plus loin. Mais le bateau risque de couler et ils sont déjà à mi-chemin !
Arrivés sur l’île, les petits pirates sont étrangement calmes. Ils s’avancent en groupe, se tenant la main. Certains tremblent même un petit peu et refusent de traverser cette jungle hostile. Jambe de Bois s’en amuse : « Allons, allons, vous n’allez tout de même pas me dire que vous avez peur ? ». Piqués au vif, les garçons se tiennent droit, le regard fier. Ils pénètrent les premiers dans la jungle. Le moindre bruit fait sursauter le petit groupe : une branche qui craque, un oiseau qui s’envole.
Soudain, surgi de nulle part, un groupe d’indigènes leur barre la route. Leurs visages sont masqués et ils parlent une langue étrange que, chose plus étrange encore, Jambe de Bois connaît lui aussi. Le vieux Professeur sert d’interprètes aux enfants. « Ils disent qu’on doit les suivre à leur village, sans opposer la moindre résistance ». Les enfants, paralysés de peur, n’ont pas trop envie de contrarier les indigènes. Mais Kevin, le plus courageux de tous, réfléchit déjà à un plan.
Le village des indigènes se trouve au milieu d’une clairière, en pleine jungle. « Ils ne sont pas très nombreux », dit Kevin, tout bas, à Jambe de Bois. Le chef des indigènes s’approche du jeune téméraire. Il entreprend de l’effrayer avec des gestes et des cris en tous genres. Mais le petit garçon reste de marbre. « Je suis le fils d’un chef pirate », dit Kevin, fièrement. « Il en faut bien plus pour m’effrayer ». « Il a raison », ajoute Emilie. « Ne nous laissons pas impressionner ! »
Les petits pirates ramassent les pierres qu’ils trouvent autour d’eux. Ils jettent leurs projectiles au visage des indigènes, bienheureux de porter un masque. Jambe de Bois observe tout cela en retrait. « En voilà un bel esprit de groupe », se dit-il. Grâce à leur courage, ses petits élèves réussissent à faire fuir les indigènes. Ils célèbrent leur victoire en s’asseyant autour du feu fumant. « Tu voulais un pique-nique, en voilà un ! », dit Kevin à Emilie, ravie de la découverte d’un poulet rôti.
Mais les indigènes réapparaissent bien vite, deux fois plus nombreux cette fois. Chacun d’eux agrippe un des enfants pour l’empêcher de s’échapper. Jambe de Bois fait signe aux indigènes de lâcher prise. « Heureusement que tout cela n’était qu’une simulation », dit-il. Les indigènes ôtent leurs masques. Les enfants reconnaissent leurs papas. « Il faut toujours rester sur ses gardes ! », dit le papa de Kevin à l’ensemble de la classe. « C’était la leçon du jour », conclut Jambe de Bois.
Texte protégé par la loi sur le droit d'auteur; écrit par Vincent Fournier et publié dans le le magazine Petit Pirate (N°3 Février-Mars 2006 - édité par GO MULTIMEDIA SARL). Tous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous supports et tous pays.
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